Adama Bélémou : Burkinabè, Employé de
sécurité d'un complexe touristique à Sassandra à
la fin des années 90, n'utilisant pour son travail que sa grande
gueule, sa carrure, et son grand couteau passé à la ceinture
(d'où son surnom "d'homme au couteau"). Il se fait rafler au petit
matin par la brigade de gendarmerie de la même localité avec
trois inconnus, accusé d'avoir participé au hold-up de
l'entreprise qui l'employait. Deux de ses coaccusés meurent pendant
la garde à vue à la gendarmerie, le troisième décède
des suites des tortures, peu après son déferrement à
la maison d'arrêt de Sassandra. Lui se remettra, sans doute grâce
à une constitution exceptionnelle. Il est jugé exceptionnellement
rapidement dans un pays où les grosses affaires judiciaires attendent
couramment plusieurs années pour commencer d'être traitées.
Jugé et condamné sans appel à 20 ans fermes. Il y
a tout lieu de croire que les fonctionnaires qui ont mené "l’enquête"
étaient au moins complices des vrais auteurs du crime. Fin 97, clamant
toujours son innocence trois ans après les faits, il était
chef du service d'hygiène de la prison, rongé par une hernie
dont on ne sait s'il a pu survivre, n'ayant nulle famille sur place pour
payer les frais de l'opération.
Ouvrier agricole, travaille pendant trois années de suite
dans la plantation café-cacao de son patron sans recevoir le moindre
salaire. Le produit se vend mal (mais se vend quand même) et le
patron reporte chaque fois le versement de ses salaires à l'année
suivante. Pris au piège du crédit, il ne peut plus abandonner
ce patron pour le moins indélicat et fait encore une saison chez
son lui. Au moment de réclamer son salaire pour les 4 ans accomplis,
le patron lui assène le même discours ("reviens plus tard").
Là, sa dignité d'homme libre (l'esclavage étant aboli
même en côte d'ivoire) étant à bout, il prend
son fusil (prud’homal) et abat son patron. Fin 97, après 6 ans et
demi de détention préventive, il n'avait toujours pas été
appelé par le juge pour commencer à instruire son affaire
Adou Zégré Philippe : Ivoirien, coupable
de crime passionnel (massacre de sa copine par de multiples coups de couteau
par jalousie) n'avait, lui, pas attendu 4 ans pour être entendu par
le juge (dans une autre prison pour éviter les remous), alors qu'étant
chef des prisonniers (nommé par le personnel pénitentiaire),
il a frappé durement un malade pour une broutille, qui décéda
deux jours plus tard.
J'atteste que 4 jeunes militaires français du
B.I.MA. ont été déferrés à
la MAC de Sassandra sur inculpation de viol collectif, un haut gradé
le l'armée française est arrivé en hélico,
entré dans la prison, a traversé la cour (en uniforme), leur
a fait la morale, laissé des rations militaires, ils ont été
libérés dans les jours qui suivirent. Le viol est un crime
punit de dix ans en RCI. A cette époque, 3 hommes payaient les viols
commis par un seul, "le violeur de Sowéké".
Les codes de lois sont à améliorer. Au regard des
connaissances actuelles de la science, il est absolument indigne de continuer
à ne faire aucune distinction pénale entre le cannabis (qui
n'a jamais tué personne et qui a tendance à faire dormir)
et le Pao, appelé "caillou"; crack (résidu de cocaïne
de la plus mauvaise qualité, qui excite à outrance dont
la dépendance est foudroyante et mortelle), cela quand le koutoukou
(alcool artisanal chimique ultra puissant) tue chaque année en
nombre des consommateurs sans parler des dégâts dans les
familles: ce brave père de famille excédé des réclamations
de ses gosses qui exigeaient des livres scolaires, n'avait pas bu autre
chose avant de leur faire boire à tous deux de l'acide de batterie!
En vente libre dans tous les bars de côte d'ivoire.